Un peu d'histoire...


Il existe tout d’abord deux types de clonage humain ou animal bien différents : le clonage reproductif et le clonage thérapeutique.

 

  • Le clonage reproductif est une forme de reproduction artificielle qui vise à reproduire presque à l’identique un être vivant, en transférant une cellule embryonnaire dans un ovocyte. Il consiste à créer un individu ayant le même matériel génétique qu’un individu existant, donc à créer un clone.
  • Le clonage thérapeutique est un transfert de noyaux de cellules somatiques dans un ovocyte. Il a pour objectif de favoriser les greffes d’organes et de tissus pour les individus dans le besoin. Il est surtout utilisé dans les hôpitaux, mais n’est pas encore bien développé et le pourcentage de réussite reste faible.

 

Le clonage végétal est une sorte de clonage reproductif. Il a pour but de reproduire un végétal à l’identique. C’est entre autre le sujet de notre TPE.

 

Le clonage est une pratique récente et la première expérience de clonage a été réalisée en 1952, il a été possible de transférer le noyau d'une cellule embryonnaire de batracien dans un ovocyte, mais sans développement de l’embryon. En 1976, il a été tenté pour la première fois de cloner un humain. Le scientifique américain L.B. Shettles greffe des cellules germinales dans des ovocytes dénoyautés. Même si l’expérience est un échec, elle témoigne d’une grande avancée dans le monde du clonage. En 1984, en Grande Bretagne, le clonage d’un mouton par séparation des cellules d’un embryon a été réalisé. Première expérience de clonage qui a fonctionné, une révolution dans le monde de la science.

 

Le 5 juillet 1996, le Dr Ian Willmut et son équipe de l’Institut Roslin d'Edimbourg ont annoncé la naissance de Dolly, le premier mammifère obtenu par transfert de noyau d'une cellule adulte (somatique). Cette brebis a été clonée à partir d’une brebis de 6 ans. L’âge moyen d’une brebis étant de 12 ans, Dolly a commencé à développer des symptômes de vieillesse dès l’âge de 5 et demi et est morte quelques mois plus tard. En effet lorsqu’une cellule est clonée, son clone a le même “âge” que son modèle. Quand Dolly est née, son patrimoine génétique avait donc déjà 6 ans. Dolly a été euthanasié en 2003 à cause de problèmes pulmonaires. Il existe à l’heure actuelle, plusieurs milliers d’animaux qui ont été obtenus à partir de “la technique Dolly”, c’est-à-dire par transfert de noyau de cellule somatique dans un ovocyte.

Un an plus tard, en 1997, la même équipe de chercheur a présenté Polly, la première brebis clonée et transgénique. C’est-à-dire que les chercheurs ont introduit un gène humain dans le patrimoine génétique de la brebis pour qu’elle produise du lait en grandes quantités et que celui-ci contienne une protéine humaine qui a des propriétés thérapeutiques. Grâce à ce lait il a été possible de produire des médicaments en plus grandes quantités.

 

En 1998, c’est au tour des chercheurs français, et notamment du Docteur Jean-Paul Renard, directeur de recherches à l’Inra, qui annonce la naissance de Marguerite, la première vache française clonée à partir d’une cellule musculaire de fœtus. Elle meurt malheureusement 50 jours après. La même année, des chercheurs japonais réussissent à cloner huit veaux à partir d’une seule vache mais seulement la moitié d’entre eux ont survécu à leur premier anniversaire. C’est en effet dans les années 90 que des chercheurs du monde entier vont essayer de cloner toutes sortes d’êtres vivants.

 

En 2002, la secte des Raëliens (pour laquelle le développement de la science serait une des clés essentielles pour l'amélioration du sort de l’humanité) et la Société Clonaid (société de clonage humain, qui voit dans le clonage reproductif, la première étape qui amènerait à l'immortalité scientifique de l'homme) déclarent avoir réussi le premier clonage humain (il s'agirait d'une fille nommée Eve), mais le résultat de leurs expériences n'a encore jamais été prouvé. L’état américain ainsi que de nombreux scientifiques pensent qu’il s’agirait d’un canular.

 

S’en suivent de nombreuses expériences sur les animaux pour tenter de trouver la méthode de clonage la plus efficace.

 

En 2008, la FDA (Food and Drug Administration) a autorisé la commercialisation de produits d’animaux clonés aux Etats Unis, jugeant ces produits sans risques pour la consommation humaine. Au même moment, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a émis un avis favorable sur la consommation de viande ou de lait provenant d’animaux clonés, cependant aucun pays européen n’a souhaité prendre le risque, même à ce jour.

 

 

Le clonage et l'éthique : 

 

L'isolement des gènes pour former des clones n'est plus un sujet à controverse aujourd’hui. La technique est devenue banale et offre de nombreux avantages, par exemple dans la production de médicaments par génie génétique (procédés et techniques employés pour travailler directement sur les gènes). Et le clonage de végétaux en agriculture est utilisé depuis des siècles.

 

Donc, quand, en 1994, le Parlement français adopte des lois dites de bioéthique, le clonage n’est mentionné nul part. Cependant, dix ans après, en 2004, le Parlement réactualise ces lois. Une nouvelle catégorie de « crimes contre l’espèce humaine » a été introduite dans le Code Pénal, stipulant qu’une peine de trente ans de réclusion criminelle serait appliquée à l’encontre de ceux qui procéderaient à « une intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à une autre personne vivante ou décédée ». Et dans la Constitution fédérale, l'article 119 stipule que « toutes formes de clonage et toutes interventions dans le patrimoine génétique de gamètes et d'embryons humains sont interdites.» Des raisons d'ordre social, éthique, scientifique et juridique s'opposent au clonage reproductif.

 

Imaginons qu’une star du tennis soit clonée, dans le but de conserver ses talents. Rien ne prédit que son clone aura les mêmes capacités pour jouer au tennis. Certes la génétique est importante pour définir l’être que nous sommes, mais elle ne fait pas tout. L’environnement dans lequel une personne grandit y est aussi pour quelque chose. On en a la preuve avec l’exemple des jumeaux uniovulaire : bien qu’ils aient les mêmes gênes, ils ont très rarement le même caractère, les mêmes envies et les mêmes goûts. Le comportement humain ne peut être cloné. D’un point de vue éthique, il est inimaginable qu’un être humain, même si c’est un clone, soit instrumentalisé comme le serait un clone créé dans un but déterminé. Il ne serait alors pas libre.

 

Voilà pourquoi, dans la société d’aujourd’hui, le clonage reproductif humain est interdit.